En pleine phase de construction de leur budget 2017, les entreprises doivent, cette année encore, tenir compte de la volatilité du marché des changes pour établir leurs prévisions. Une situation handicapante pour les sociétés basées en France qui exportent ou importent en dehors de la zone euro, mais à laquelle ont appris à s’adapter les groupes physiquement présents à l’international.
L’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis n’a pas arrangé les affaires des entreprises présentes à l’international. Alors que la plupart des directeurs financiers s’attellent depuis quelques semaines à la préparation de leur budget 2017, ils ont en effet vu leur tâche compliquée par la victoire surprise du candidat républicain. «Entre les conséquences liées à l’élection américaine, celles relatives aux négociations à venir sur le Brexit, l’absence de véritable reprise en France ou encore la fragilité persistante de nombreuses économies émergentes, il est, cette année encore, toujours aussi délicat d’établir le budget pour le prochain exercice», déplore Fabrice Barthélemy, directeur financier de Tarkett.
Outre les hypothèses de croissance des ventes sur les différents marchés, les difficultés rencontrées par les directeurs financiers portent sur l’anticipation des évolutions de change, primordiales pour fixer les cours-budget, c’est-à-dire les parités de référence sur la base desquelles les sociétés déterminent in fine leurs objectifs consolidés en euros. Il faut dire que, à elle seule, la victoire de Donald Trump vient d’entraîner d’importantes fluctuations sur les marchés des devises. En un mois en novembre, l’euro a gagné 3 % face au réal et perdu près de 4 % face au dollar, pendant que les monnaies mexicaine, brésilienne et russe se dépréciaient de respectivement 10 %, 6 % et 3 % face à la devise américaine. Après un rebond courant octobre, qui faisait suite...