Lancé fin 2012, le fonds d’emprunt groupé Micado France 2018 arrivera à échéance dans un an. Innovant, celui-ci avait investi, à l’instar de son successeur créé un an plus tard, dans une dizaine de PME à une période où le marché des placements privés n’existait pas et où les banques rechignaient à prêter. Pour les entreprises ayant bénéficié de cette initiative, la satisfaction demeure intacte, en dépit de son coût significatif.
De l’avis de certains spécialistes en financement, c’est ni plus ni moins une page dans la jeune histoire de la désintermédiation financière des PME françaises qui est en passe de se tourner. Dans un peu moins d’un an, le fonds de dette «Micado France 2018» arrivera à échéance. Si la constitution d’un véhicule obligataire de 60 millions d’euros dédié aux entreprises de taille moyenne s’apparente aujourd’hui à un exercice quasi banal, il s’agissait, en 2012, d’une tout autre histoire ! Lorsque cet instrument voit le jour en octobre de cette année-là à l’instigation de l’association représentative des valeurs moyennes cotées Middlenext, de la société de conseil en structuration financière Accola et de la société de commercialisation de fonds indépendants Investeam, l’environnement financier est en effet pour le moins dégradé : les banques commerciales européennes, fragilisées après la crise des emprunts souverains, viennent de fermer le robinet du crédit, tandis que les investisseurs en dette, dans l’ensemble peu enclins à prendre des risques, commencent dans le meilleur des cas à s’intéresser aux ETI. Illustration de ce contexte difficile : la Banque centrale européenne a dû s’engager quelques mois plus tôt dans la voie des politiques non conventionnelles (rachat d’actifs sur les marchés, programmes d’injection de liquidités à destination du secteur bancaire, etc.) afin notamment de réamorcer la pompe des crédits aux PME.
Un lancement difficile
La tâche des concepteurs de Micado France va alors se...