La fiscalité est un sujet sensible pour les entreprises comme pour les particuliers. Option Finance a demandé au cabinet d’avocats Arsene Taxand de comparer les programmes de Marine Le Pen, François Fillon, Emmanuel Macron, Benoît Hamon et Jean-Luc Mélenchon en la matière. Les propositions des candidats sont particulièrement hétérogènes.
En 2016, la France est devenue championne d’Europe en termes de taux des prélèvements obligatoires avec 44,5 % du PIB, devant le Danemark et la Finlande. Si dans le cadre de la campagne pour l’élection présidentielle 2017, aucun des cinq principaux candidats ne propose véritablement de réforme globale de la fiscalité française, tous formulent néanmoins quelques propositions éparses. Après le «ras-le-bol fiscal» qui a marqué le début du quinquennat de François Hollande, seul Jean-Luc Mélenchon se risque à proposer des hausses d’impôts.
Fiscalité des entreprises : IS et CICE
En matière de fiscalité des entreprises, les propositions des candidats visent en particulier l’impôt sur les sociétés (IS) et le crédit d’impôt pour la compétitivité et pour l’emploi (CICE). Concernant l’IS, conscients qu’il constitue le principal objet de la «concurrence fiscale» entre les Etats et que le taux français (pouvant atteindre 41 % en cas de distribution) est le plus élevé d’Europe, Emmanuel Macron et François Fillon proposent de le ramener au niveau de celui des pays européens comparables, à savoir 25 %. Marine Le Pen envisage, quant à elle, de limiter la baisse aux PME. Jean-Luc Mélenchon et Benoît Hamon se distinguent en suggérant respectivement de renforcer la progressivité de l’impôt sur les sociétés et de moduler le taux en fonction des bénéfices réinvestis.
Ce clivage se retrouve concernant le CICE : le candidat d’En Marche et celui des Républicains envisagent de le transformer en baisse de charges sociales patronales pour...