Face à la perte future de leur passeport européen, les institutions financières basées au Royaume-Uni vont devoir s’installer ou renforcer leur présence dans l’espace européen si elles souhaitent continuer d’y opérer. Cette situation risque toutefois de se révéler moins pénalisante pour la place de Londres que ne l’espèrent ses concurrentes européennes.
Outre-Manche, les acteurs de l’industrie financière n’ont pas tardé à réagir aux propos de la Première ministre Theresa May, qui a entériné le principe d’un «Brexit dur». Dans la foulée du discours tenu le 17 janvier dernier, HSBC a confirmé sa décision de rapatrier à Paris un millier de collaborateurs aujourd’hui basés à Londres, tandis que les banques Goldman Sachs, UBS et JP Morgan indiquaient qu’elles allaient également transférer des postes en Europe continentale, sans toutefois en préciser l’endroit. Parmi les sociétés de gestion et les compagnies d’assurances, plusieurs annonces du même ordre seraient imminentes.
En quittant l’Union européenne et son marché unique, le Royaume-Uni va, il faut le dire, faire perdre à ses entreprises un avantage de taille.«Que ce soit dans les domaines de la banque, de la gestion d’actifs ou de l’assurance, la réglementation européenne prévoit qu’une entreprise située dans l’espace européen peut bénéficier, dès lors qu’elle respecte la réglementation en vigueur dans son propre pays – qui est de facto elle-même conforme au droit européen –, d’un passeport financier lui permettant de “prester” un service, sans nécessairement être présent dans le pays en question, rappelle Stéphane Puel, associé chez Gide. Une fois le Brexit finalisé, les institutions financières britanniques ne pourront plus jouir de ces passeports.»
De nombreuses activités concernées
Or les activités concernées par ce sésame sont nombreuses. «Dans la gestion d’actifs, les sociétés établies au Royaume-Uni...