Contrairement à ce qui était prévu, les Français n’ont pas consommé l’excédent d’épargne accumulé au plus fort de la crise. 170 milliards d’euros de sur-épargne sont ainsi stockés par les particuliers, principalement en compte courant. Des liquidités coûteuses pour les banques, qui cherchent à les transformer en placements hors bilan.
Au début de juin 2021, alors que la France sort enfin du couvre-feu et que bars et restaurants peuvent accueillir à nouveau des clients, y compris en intérieur, le ministre de l’Economie, Bruno Le Maire, lance un appel vibrant à la consommation. « J’ai envie de dire aux Français : soutenez les secteurs les plus malmenés par des mois de restrictions et de confinement ! Allez au cinéma, au restaurant, dans des festivals, séjournez dans des hôtels, allez au théâtre, achetez des livres ! » dit-il. L’impression générale, sept mois plus tard, est que Bruno Le Maire a été entendu. Le gouvernement met en avant la forte hausse du PIB, proche de 7 % en 2021, soutenue notamment par la consommation. L’idée qui s’impose est que les Français consomment autant qu’avant la crise, voire plus, depuis cet été au cours duquel ils ont enfin pu se déplacer librement.
La réalité est plus nuancée. Au moment où le ministre de l’Economie exhortait les Français à consommer, l’Insee prévoyait déjà un fort rebond de la consommation au troisième trimestre (+ 5,9 % d’un trimestre sur l’autre), grâce à la fin des mesures de restriction. Mais finalement, bien qu’importante, la hausse a été moins élevée que prévu (+ 5 %). Surtout, le niveau global des achats des particuliers, qui progresse habituellement de trimestre en trimestre, ne serait-ce qu’en raison de la croissance démographique, reste aujourd’hui, en fait, inférieur en valeur, en euros constants, à celui de la fin 2019. L’écart est minime, au...