Fondamentaux pour établir des comptes, les processus relatifs à la consolidation et à l’élaboration des reportings financiers aboutissent dans un grand nombre de cas à la publication de données partiellement erronées. De quoi inciter à l’extrême vigilance les directions financières, dont l’attention se porte par ailleurs de plus en plus sur des anomalies tarifaires dont elles pâtissent, en particulier en matière de frais bancaires.
Si les directeurs financiers devaient jouer au «jeu des sept erreurs» en se plongeant dans les documents produits par leur département ainsi que dans les factures qu’ils reçoivent de la part de leurs partenaires, ils n’auraient probablement aucune difficulté à atteindre, et même à dépasser, ce seuil ! Que l’aveu émane de collaborateurs de la fonction finance ou de spécialistes de l’audit, le constat est en effet sans appel : si structuré et équipé soit-il, aucun groupe ne peut prétendre ne jamais avoir découvert d’anomalies dans la masse de données véhiculées dans ses systèmes d’information. Or certaines d’entre elles touchent à des sujets pour le moins sensibles : la facturation des services fournis par les banques, qui peut se traduire par un trop-perçu au bénéfice de ces dernières allant jusqu’à plusieurs millions d’euros, les reportings financiers, sur lesquels reposent les plans d’action mis en œuvre pour améliorer la performance, et les comptes consolidés, qui sont transmis aux partenaires financiers.
Les frais bancaires : un déficit de transparence aux lourdes conséquences
La statistique est effarante. «Nous estimons que 500 à 700 milliards de dollars de frais sont facturés chaque année par les banques au titre de leurs activités de cash management à l’échelle mondiale, affirme David Laugier, président de Redbridge DTA. Or sur cette somme, entre 5 et 10 % le seraient en réalité de manière injustifiée.» Dans les grands groupes, la facture indue peut ainsi atteindre plusieurs millions d’euros chaque année !
Plusieurs facteurs sont à l’origine de...