Face au développement de l’épidémie de coronavirus dans le monde, les directions financières de groupes présents dans les zones à risque ont été contraintes de s’adapter, en généralisant notamment le recours au télétravail. Quant à celles qui ne sont toujours pas exposées à ce risque, elles remettent actuellement à plat leurs procédures internes de manière à s’assurer que les tâches essentielles pourront continuer d’être exécutées, en particulier au niveau de la trésorerie.
«Au sein de différentes directions financières d’entreprises, j’ai vécu toutes les grandes crises de ces trente dernières années, de la crise asiatique de la fin des années 1990 jusqu’à la crise de la zone euro du début des années 2010, en passant par celle du 11 septembre 2001 et, surtout, la grande crise financière de 2008. Même si l’épidémie relative au coronavirus ne m’apparaît pas être pour l’instant, d’un point de vue financier, la plus grave d’entre elles, l’hystérie est telle qu’il nous semble préférable de se préparer au pire !» Ce témoignage du directeur financier d’une ETI industrielle présente en Asie illustre parfaitement le sentiment qui règne au sein des équipes financières de nombreux groupes français. Pour beaucoup de leurs responsables, les réactions actuelles des gouvernants, des consommateurs et des investisseurs apparaissent en effet disproportionnées. «En Europe,le Covid-19 touche aujourd’hui moins de personnes que la grippe et fait beaucoup moins de morts, observe Long Nguyen, directeur financier de Tokheim. Il faut savoir raison garder.»
Des collaborateurs qui ne se croisent pas
Pour autant, il est impossible, pour les directeurs financiers, d’occulter cette situation qui devrait tôt ou tard affecter l’activité de leur entreprise, quand ce n’est pas déjà le cas.
Les directions financières dont le groupe est présent en Chine n’ont ainsi pas eu le choix et ont dû s’adapter très tôt. «Conformément aux mesures imposées par le gouvernement chinois, nos équipes locales situées près des zones à risque ont dû rester confinées chez elles pendant une longue période autour du Nouvel An chinois, indique le directeur financier adjoint d’un groupe du CAC 40. Cet impératif les a obligées à revoir leur organisation, notamment en déployant le télétravail.»