La bonne dynamique du marché français des fusions-acquisitions se traduit actuellement par la mise en place de nombreux prêts-relais. Même si la documentation de ces derniers est en grande partie standard, certains paramètres peuvent, et doivent, être discutés par les emprunteurs.
Groupe Fnac pour Darty, Air Liquide pour Airgas, Teleperformance pour LanguageLine Solutions, Seb pour WMF… En 2016, de nombreux grands groupes et PME-ETI ont mis en place un crédit-relais pour financer une acquisition. Apprécié pour sa flexibilité, cet instrument peut toutefois réserver de mauvaises surprises à son utilisateur. «N’étant pas parvenu à refinancer le prêt sur les marchés dans les temps, un de nos clients a vu ses frais financiers augmenter sensiblement, et une de ses lignes revolving a été supprimée», met en garde un banquier. De quoi inciter les emprunteurs à la prudence lors de la souscription d’un «bridge».
Limiter la portée des «market flex»
Même si la documentation relative à ce type de prêt est en partie standardisée, son contenu n’en reste pas moins négociable. Le premier facteur d’attention concerne les clauses dites «market flex», qui permettent aux prêteurs de modifier des dispositions de manière unilatérale. «Dès lors qu’un établissement qui s’est engagé à souscrire l’intégralité du crédit rencontre des difficultés à le replacer auprès d’autres banques (underwriting), ces clauses market flex peuvent être activées, signale Matthieu Guillot, director chez Redbridge DTA. Ces révisions portent le plus souvent sur la marge du crédit, sur les commissions “upfront” mais peuvent aussi concerner la structure du financement.»
Afin de se prémunir contre de tels réaménagements, l’emprunteur doit donc chercher à supprimer un maximum de ces clauses et, à défaut, en limiter la portée.«Il arrive par...