Dans un contexte où chaque coût est regardé à la loupe, l’assurance-crédit peut représenter une dépense qu’il faut savoir justifier, mesurer, évaluer… Difficile pourtant d’apprécier le retour sur investissement d’un contrat d’assurance qui inclut une grande part de prévention, par définition complexe à quantifier. La tentation de gérer soi-même ses risques d’impayés s’avère-t-elle pour autant efficace et rentable ? Au-delà de la protection de son poste clients, qu’apporte l’assurance-crédit au sein de l’entreprise ? Décryptage d’un outil et de ses bénéfices qu’il faut savoir valoriser auprès de sa direction générale pour que son utilisation puisse être pleinement optimisée et qui s’avère structurant en termes d’organisation interne.
L’auto-assurance : des coûts malgré tout
Face au risque d’impayé, la direction financière peut faire le choix de se protéger via une assurance-crédit ou de le gérer seul : c’est ce qu’on appelle l’auto-assurance. Qu’il s’agisse d’un choix réfléchi ou par défaut, être auto-assuré peut donner l’impression de faire des économies. Or, si l’auto-assurance ne dit pas son coût, celui-ci existe bel et bien ; et, contrairement à des idées reçues, il peut rapidement dépasser celui de l’assurance-crédit. En cas de retards de paiement ou d’impayés, l’auto-assurance peut coûter cher à l’entreprise. Tout d’abord par la perte sèche qu’implique directement cet impayé et qui pèsera sur la trésorerie; sans compter la mobilisation et le temps des équipes commerciales sur une vente qui ne sera finalement pas encaissée. L’auto-assurance demandera ensuite de nouveaux efforts. L’entreprise doit réagir lorsque ses relances n’obtiennent pas de réponse auprès des débiteurs. Elle doit alors y investir du temps, payer une prestation de recouvrement auprès d’une société spécialisée, voire entamer une procédure devant les tribunaux, en sollicitant avocats et huissiers ce qui peut être long et particulièrement coûteux, surtout à l’export. Mais c’est surtout dans la gestion quotidienne que ce coût peut paraître plus diffus et complexe à consolider, car la prise en compte «maison» de ces risques de non-paiement implique en réalité des dépenses conséquentes. Tout d’abord en achat d’informations financières mais aussi en compétences, qui peuvent réclamer un recrutement qui représente un surcoût pour la structure.