La publication par un analyste financier d’une note invitant à sous-pondérer une valeur tend généralement à affecter le cours boursier de l’émetteur concerné. Pour limiter l’ampleur de la baisse du titre, plusieurs bonnes pratiques s’imposent.
De mémoire d’analystes financiers, l’initiative est extrêmement rare, si ce n’est inédite. Fin novembre 2018, le laboratoire d’analyses médicales Eurofins Scientific choisissait de réagir à la sortie d’une note rédigée par un analyste de Morgan Stanley. Pessimiste sur les perspectives de croissance organique de la société, ce dernier appelait à «sous-pondérer» la valeur. En désaccord avec la démonstration réalisée, le groupe français a décidé de mettre en ligne, sur son site Internet, un document de sept pages, répondant point par point aux arguments avancés par le spécialiste pour mieux les déconstruire. L’effet sur le cours boursier a été immédiat : alors que le titre Eurofins Scientific avait été affecté par ladite note, il a enregistré un rebond de plus de 5 % dans les minutes qui ont suivi la publication de la réponse. Un résultat visiblement efficace pour une démarche qui a fait la quasi-unanimité… contre elle !
Les vendeurs à découvert en embuscade
Certains responsables financiers se veulent en effet fatalistes.
«Une fois qu’une note négative est sortie, il est malheureusement trop tard, observe Aurélie Cohen, directrice des relations investisseurs d’Euronext et administratrice du Cliff, l’association française des professionnels de la communication financière. Sauf à ce que celle-ci contienne des erreurs manifestes (voir encadré), je considère qu’il n’y a pas lieu de répondre publiquement.» Il est vrai que cette attitude est susceptible d’avoir des effets contre-productifs. «Il est non seulement peu probable qu’un analyste exprimant un avis sans s’appuyer sur des...