En cherchant à renégocier sa dette bancaire, il n’est pas rare qu’une entreprise se retrouve à devoir discuter avec des prêteurs qu’elle ne connaît pas forcément. En cause : la faculté offerte aux banques dans les contrats de prêt de pouvoir céder leur participation. Des solutions existent toutefois pour encadrer de telles pratiques.
Dans les gros dossiers de restructuration financière, la pratique est courante : afin de s’épargner de longues négociations et de récupérer sans tarder une partie de leur investissement initial, certaines banques n’hésitent pas à céder leurs créances sur le marché secondaire à des tiers. Charge ensuite aux dirigeants de l’entreprise de discuter avec ces nouveaux créanciers, parmi lesquels figurent généralement des fonds de retournement et des hedge funds. Peu apprécié par les entreprises, ce procédé ne se limite pas aux entreprises en difficulté, comme certains responsables financiers ont pu en faire les frais. «Il y a quelques mois, un de mes clients, en parfaite santé financière, a eu la désagréable surprise d’apprendre qu’une de ses banques avait cédé sa participation à un autre établissement lorsque ce dernier l’a contacté en vue de lui proposer de nouveaux services financiers», témoigne un praticien.
Une contrainte prudentielle pour les banques
Un cas de figure loin d’être isolé, qui incite un nombre croissant de directions financières à s’intéresser au sujet. «Tous les contrats de crédit bancaire contiennent une clause standard qui stipule la liberté totale du prêteur de céder sa créance à un tiers de son choix, pointe Muriel Nahmias, senior director chez Redbridge DTA. Nos clients sont de plus en plus nombreux à vouloir la négocier pour y mettre des garde-fous, hormis la situation classique de cession ou transfert des droits à des fins de refinancement.» Suggérée par la Loan Market Association, celle-ci dispose...