Sous l’effet de l’extension du programme de rachats d’actifs de la BCE, les placements de trésorerie rémunèrent aujourd’hui à des niveaux historiquement bas, le plus souvent négatifs pour les solutions les plus sûres. De quoi inciter certains groupes à reprendre du risque pour doper leurs rendements.
Un casse-tête pour les uns, un cauchemar pour les autres. Pour les trésoriers devant aujourd’hui placer du cash, la recherche de produits dégageant des rendements positifs est devenue extrêmement complexe. Alors que la grande majorité des groupes sous IFRS continue de privilégier les placements les plus sûrs et les plus liquides pour pouvoir déduire les sommes concernées de leur endettement brut (IAS 7 «cash and cash equivalent»), leurs marges de manœuvre sont en effet de plus en plus réduites. Selon Morningstar, seuls 10,8 % des fonds monétaires de court terme en euros offrent encore depuis le début de l’année une rémunération soit à peine positive, soit nulle. Pour les fonds monétaires en euros, qui peuvent investir dans des actifs de maturités plus longues, cette part n’atteint plus que 38 %. Une situation appelée à se dégrader, d’après des gérants, à mesure que les titres qu’ils ont acquis il y a plusieurs mois à des conditions plus intéressantes seront remplacés par des actifs assortis de rendements beaucoup plus faibles.
Du côté des banques, le constat n’est guère plus réjouissant. Alors que la quasi-totalité d’entre elles, en France, proposent depuis plusieurs mois déjà aux grands groupes des rendements négatifs en contrepartie de dépôts à terme allant jusqu’à un an, certains établissements commencent soit à taxer le cash placé sur des comptes courants, soit, lorsque ceux-ci sont encore rémunérés à 0 % ou légèrement au-dessus, à plafonner les enveloppes.
En dépit de ce...