Outre la fraude traditionnelle au moyen de paiement utilisé pour régler une transaction, les commerçants physiques et, surtout, en ligne sont aujourd’hui la cible de nouvelles typologies de pratiques illicites, dont le préjudice associé peut atteindre des sommes substantielles. Même si des outils émergent pour y faire face, leur coût demeure rédhibitoire pour beaucoup d’entre eux.
Un renvoi de colis censé contenir un smartphone à l’écran cassé mais comprenant en lieu et place un sac de farine d’un poids équivalent pour déjouer le contrôle de la pesée: voilà un exemple parmi tant d’autres des cas de fraude auxquels sont aujourd’hui confrontés les distributeurs. Pour ces derniers, le coût annuel de la fraude atteint, rien qu’en France, quelque 17 milliards d’euros selon le Retail Report 2024 publié par la fintech hollandaise cotée Adyen. Excédant à lui seul le budget du ministère en charge de la Transition écologique, de l’énergie, du climat et de la prévention des risques, ce montant s’inscrit en progression constante (+ 56 % sur un an). Et à en croire les anticipations des professionnels des secteurs de la distribution et des paiements, la menace n’est pas près de refluer dans un contexte marqué non seulement par l’augmentation continue du nombre de fraudeurs, mais aussi par la diversification de leurs modus operandi. Un phénomène particulièrement perceptible dans la sphère du e-commerce.
Des coordonnées récupérées sur le dark net
Méthode historique des escrocs, l’utilisation frauduleuse de moyens de paiement a pourtant moins le vent en poupe. Il faut dire qu’avec l’instauration des règles d’authentification forte en Europe, qui imposent à l’acheteur de confirmer son identité par le biais de son smartphone (appareil de confiance) pour que la transaction soit validée, cette pratique est devenue plus complexe à mettre en œuvre. Mais elle n’a pas disparu pour autant (voir encadré). « Maîtrisant...