La fintech Wise s’est introduite récemment sur le London Stock Exchange par le biais d’une cotation directe, un mode d’opération peu utilisé en Europe. Cet outil présente pourtant plusieurs avantages, bien compris par les sociétés tech américaines. Mais il n’est pas forcément transposable sur le Vieux Continent.
En juillet dernier, la fintech spécialisée dans les transferts de paiement, Wise, annonçait sa cotation directe sur la Bourse de Londres, c’est-à-dire sans passer par les intermédiaires habituels d’une cotation classique, tels que les banquiers, les conseils, les avocats et sans lever de fonds supplémentaires, la cotation directe ne permettant que les échanges de titres déjà existants. Une pratique pourtant peu usuelle sur le marché européen, que ce soit à Paris ou à Londres, surtout pour une société d’une telle taille (capitalisation de 11,64 milliards de livres) et connue du grand public. « Sur Euronext, les entreprises qui ont recours à la cotation directe, sans lever de fonds nouveaux, sont généralement de petite taille, observe Anthony Attia, global head of primary markets and post-trade chez Euronext. Elles veulent se coter dans un premier temps sur un marché non réglementé, sans nécessairement s’engager dans une IPO et ses prérequis réglementaires. Ainsi, la majorité de ces cotations directes se font sur Euronext Access. Au-delà des admissions directes provenant d’opérations de type spin-off à l’instar d’Universal Music récemment sur Euronext Amsterdam, nous n’avons pas de demande spécifique de la part de sociétés de grande taille. »
Il faut dire qu’en Europe, la cotation directe manque souvent d’intérêt pour les entreprises. « Elle permet surtout aux sociétés de s’acclimater aux marchés boursiers et de faciliter le transfert de titres d’un actionnaire à un autre pour...