La brutale dépréciation de l’euro face au dollar courant mars a conduit de nombreuses entreprises à mettre en place des produits de couverture, tant du côté des exportateurs que des importateurs. L’absence de visibilité quant aux flux futurs à sécuriser les incite aujourd’hui plutôt à l’attentisme.
En pleins préparatifs liés au déconfinement et au retour d’une partie des équipes au bureau, bon nombre de trésoriers gardent les yeux rivés sur la courbe de l’euro-dollar. Si cette parité reste depuis un mois et demi relativement stable, autour de 1,08-1,09 dollar pour 1 euro, le constat était en effet radicalement différent au milieu du mois de mars. «Entre le 9 et le 22 mars, l’euro est passé de plus de 1,145 dollar à 1,066 dollar, soit un recul de près de 7 %, évoque le responsable financement et trésorerie d’un groupe du CAC 40. Cela faisait très longtemps que nous n’avions pas assisté à une correction aussi rapide et brutale. Pour ne rien arranger, elle est intervenue alors que chaque membre de mon équipe cherchait ses marques en télétravail.» Illustration de la violence du mouvement, alimentée par une fuite vers la qualité des investisseurs vers des actifs en dollar, la volatilité de l’euro-dollar avait littéralement explosé. «En l’espace de moins de deux semaines, la volatilité à sept jours de l’euro-dollar a plus que triplé, bondissant de 6 % environ à 19 % – avant ensuite de retomber autour du niveau initial, observe Bruno Laurier, responsable de la vente aux entreprises sur le change et les solutions d’investissemnt chez Société Générale CIB. Il faut remonter à avril 2017 pour retrouver une telle envolée.»
Des annulations de contrats
Dans ce contexte, les professionnels de la gestion du risque de change ont enregistré un net regain d’activité durant la seconde quinzaine de mars et le début du...