Dans les mois qui viennent, les credit managers vont devoir faire face à un double défi : la résurgence du risque de défaillance d’entreprises débitrices, avec la fin des aides de l’Etat, et l’augmentation du besoin en fonds de roulement de leur entreprise, afin de financer la reprise de l’activité. Pour y faire face, ils renforcent leur surveillance du risque client et leurs procédures de recouvrement de créances.
La fin du « quoi qu’il en coûte », depuis le premier septembre, est en filigrane de toutes les préoccupations des credit managers. La plupart redoutent un tsunami de défaillances d’entreprises dans les mois à venir. « Les entreprises en relation avec certains secteurs d’activité qui ont particulièrement souffert de la crise, comme le tourisme, l’événementiel ou encore la branche hôtels-cafés-restaurants (HCR), sont tout particulièrement à surveiller », note Eric Scherer, président de l’AFDCC. « Il convient également de surveiller de près les entreprises zombies », ajoute pour sa part Isabelle Costes, responsable credit management chez HBSF, filiale du leader des produits en aluminium Hydro.
Parallèlement, de nombreuses entreprises se trouvent actuellement confrontées à une pénurie de certaines matières premières qui n’est pas sans conséquence sur les prix. C’est par exemple le cas dans le secteur du BTP qui rencontre des difficultés d’approvisionnement, notamment en bois, en aluminium ou encore en plâtre, et dans le secteur automobile, confronté à des pénuries de composants électroniques ou d’acier. « Les entreprises qui auront du mal à répercuter la hausse du prix de leurs matières premières sur leurs clients pourraient être contraintes de rogner sur leurs marges », indique Isabelle Coste. Alors que l’activité économique repart, les credit managers ont donc un double défi à relever : gérer la reprise de l’activité et sécuriser leur exposition aux risques de défaillances. A cet effet, ils s’attachent à mettre en place des procédures propres à renforcer leur maîtrise du risque client, tout en accélérant les rentrées de cash.