Contre toute attente, Deezer a annulé son introduction en Bourse, faute d’un carnet d’ordres suffisant. Si les conditions de marché, peu favorables pour les valeurs récemment cotées, ont été mises en cause, plusieurs observateurs estiment quant à eux que la valorisation du groupe était excessive.
«A la fin de la période de clôture du placement, nous avons été abasourdis en constatant que le livre d’ordres n’était pas couvert. Nous ne nous attendions pas du tout à une telle issue.»Le 27 octobre dernier, certains banquiers ne masquaient pas leur déception après l’annulation par Deezer de son introduction en Bourse. Alors que le site de streaming souhaitait lever 300 millions d’euros, ce qui l’aurait valorisé dans une fourchette de 900 millions à 1,1 milliard d’euros, il n’est finalement pas parvenu à collecter cette somme. Un échec qui a pris de nombreux observateurs de court. «Plus de 200 investisseurs ont participé aux réunions de présentation de la société, rappelle une source proche du dossier. La grande majorité d’entre eux ont émis un avis positif, ce qui présageait un succès de l’opération.»
Le précédent Verallia
Pour expliquer ce rebondissement, le groupe a incriminé les «conditions de marché». «Nous avons subitement assisté à un retournement en ce qui concerne l’appétit des investisseurs internationaux pour les introductions en Bourse, constate un banquier. Plusieurs opérations devant être officialisées en Europe ont été abandonnées. Le groupe allemand de transport maritime Hapag-Lloyd a prolongé, le 27 octobre, le calendrier de son introduction d’une semaine en raison d’un carnet d’ordres insuffisant. Enfin, des valeurs venant de se coter ont vu leur cours passer sous le prix d’introduction, comme la Poste italienne ou Ferrari.»
En outre, un événement est également venu perturber...