Depuis septembre, les tarifs gaziers sont repartis à la hausse, après quelques années de baisse. Intervenant dans un contexte de déréglementation des prix de cette énergie, cette tendance doit inciter les entreprises à renégocier leurs contrats existants.
Le marché du gaz naturel auprès des entreprises est en pleine mutation. Mi-novembre, Butagaz, fournisseur de propane et butane essentiellement auprès de particuliers, a lancé une offre de rachat sur Gaz Européen, distributeur de gaz naturel disposant d’une clientèle exclusivement composée de professionnels. Susceptible de renforcer les marges de manœuvre de ce dernier, cette opération pourrait surtout relancer la concurrence sur ce marché, dominé aujourd’hui par Engie et Total.
Une hausse des prix conjoncturelle
Une perspective d’autant plus favorable aux sociétés que le secteur du gaz naturel a subi en quelques mois des évolutions non négligeables. En effet, le prix du gaz naturel, en recul depuis près de trois ans en raison d’une abondance du côté de l’offre, est reparti à la hausse depuis la fin de l’été. Si le prix moyen reste aujourd’hui sensiblement inférieur à celui en vigueur en 2013 (27,6 euros/MWh), il est toutefois passé de 13,2 euros/MWh au premier semestre 2016 à 17,53 euros/MWh en novembre, d’après les données de la Commission de régulation de l’énergie (CRE). «Cette augmentation a été en moyenne de 12 % entre la première semaine d’octobre et la deuxième semaine de novembre», précise Patrice Berruet, associé chez Euklead, cabinet de conseil en optimisation de coûts.
Cette récente variation s’explique par l’arrivée de la saison froide, qui provoque historiquement une augmentation du prix du gaz, mais aussi par la fermeture de cinq réacteurs nucléaires au mois d’octobre. «Ces arrêts ont pour conséquence une augmentation de l’activité des centrales de production d’électricité fonctionnant au gaz, ce qui de fait augmente la demande et renchérit les prix», indique Patrice Berruet.