Alors que le régulateur britannique vient d’ouvrir la voie à une disparition du taux Libor après 2021, les spécialistes en financement redoutent un effet domino qui affecterait notamment l’Euribor, et par là même tous les instruments financiers indexés à ces indices. Pour l’instant, la difficulté à trouver des alternatives crédibles milite toutefois pour un statu quo.
C’est un véritable big bang qui se profile pour l’industrie du financement : et si le Libor et l’Euribor, les taux de référence qui servent de base au calcul de la rémunération de nombreux instruments financiers comme des prêts bancaires et des produits dérivés (swaps de taux, etc.), disparaissaient ? Ce scénario s’apparente de moins en moins à une fiction depuis que la Financial Conduct Authority (FCA) a jeté au cœur de l’été un pavé dans la mare. Actuellement, le taux Libor est défini par un panel de banques, qui remontent chaque jour des cotations correspondant au coût auquel elles se financent auprès d’autres établissements sans octroi de garantie sur des maturités courtes. Or le régulateur britannique a annoncé fin juillet qu’il ne les obligerait plus à participer, après 2021, à ce panel. «Un tabou a été levé par la FCA : alors que le Libor (livre sterling, dollar, euro, yen et franc suisse) existe depuis 1986 et sert de référence à 300 000 milliards de dollars de produits financiers dans le monde, sa disparition est aujourd’hui devenue une option extrêmement sérieuse», observe Adam Kurpiel, responsable de la stratégie de dérivés de taux chez Société Générale CIB. En cas de matérialisation, cette situation serait de nature à provoquer un effet domino.«Si le Libor venait à disparaître ou, à être transformé, il est plus que probable que l’Euribor, indice qui présente de nombreuses similarités, soit lui a...