Alors que les banques ont longtemps été réticentes à financer les projets d’innovation qu’elles considéraient comme trop risquées, elles commencent désormais à proposer des prêts dédiés à ce type de dossiers, notamment grâce au soutien financier apporté par l’Union européenne.
«Une entreprise qui cherchait à financer un projet d’innovation a mis un an à lever des fonds. Or, une fois qu’elle y est parvenue, son projet était bien moins innovant qu’un an plus tôt !» Cette anecdote rapportée par François Bloch, associé KPMG, responsable national du marché des entreprises de croissance, n’est pas un cas isolé et reflète la difficulté des entreprises à financer leurs dépenses immatérielles à destination de projets d’innovation. Pourtant, la transformation digitale rend indispensable de telles dépenses. «Dans ce cadre, les entreprises, et en particulier les PME, ont un besoin grandissant d’innover afin de se constituer un avantage concurrentiel (voir encadré)», estime Christophe Descos, directeur du marché des entreprises et institutionnels chez Banque Populaire. Mais ces attentes ne trouvent pas toujours un écho favorable auprès des financeurs.«L’écosystème est de plus en plus foisonnant, mais la demande en termes de financement augmente plus vite que la mise en place de l’offre», considère François Bloch.
Des retombées incertaines
Il faut dire que ce type de dépenses présente des retombées incertaines et ne donne pas la possibilité aux financeurs de prendre des garanties. «Le financement porte sur un potentiel de développement d’un marché nouveau comportant des incertitudes en termes d’industrialisation, rappelle Patricia Braun, présidente d’In Extenso Innovation Croissance. Il est uniquement possible d’évaluer les coûts historiques, mais pas les gains.»Un argument toujours...