Ces derniers mois, un certain nombre d’entreprises confrontées à des tensions de trésorerie ont mis en place des «treasury war rooms», des cellules de crise transverses dédiées exclusivement au pilotage du cash. Une stratégie qui leur a permis, par exemple, de réduire les délais de paiement de leurs clients.
Après avoir vu son activité se contracter de moitié en avril dernier, cette ETI française spécialisée dans les services parapétroliers – et qui a réalisé plusieurs centaines de millions d’euros de chiffre d’affaires en 2019 –, a mis en place, dans la foulée, un dispositif original de suivi et de pilotage de ses liquidités disponibles : une «treasury war room». «Il s’agit d’une cellule de crise constituée au niveau du comité exécutif et créée selon le modèle des task forces internes déployées ces derniers mois par les grands groupes pour superviser en temps réel leurs plans de prévention sanitaire ou de sauvegarde d’activité», explique son directeur financier.
Comme cette ETI, plusieurs dizaines d’entreprises ont adopté cette démarche durant le premier confinement, puis l’ont perpétuée. «Celles-ci, essentiellement des petites et moyennes entreprises industrielles, ont vu leurs horizons de trésorerie se resserrer brutalement avec la crise et leurs perspectives de développement s’amoindrir à moyen et long terme», explique Stéphane Nenez, associé Cash Services chez Eight Advisory.
Des réunions hebdomadaires
D’une société à l’autre, le schéma retenu est le même. «Les “treasury war rooms” sont transverses : leurs membres évoluent à la tête de toutes les fonctions susceptibles d’influer directement ou indirectement sur le cash de l’entreprise, qu’il s’agisse des achats, des ventes, de la direction financière ou de la production, explique Stéphane Nenez. Elles se réunissent à date et heure fixe à raison d’une ou...