Les entreprises françaises qui ont des besoins en dollars peuvent se financer sur plusieurs marchés. Afin de choisir les modalités les plus favorables, elles doivent prendre en compte les particularités de chacun d’entre eux.
A l’instar de Michelin, de Vinci ou encore d’Essilor, l’année a été riche en émissions obligataires en dollars pour les entreprises françaises ! Ce type d’opérations répond à des objectifs divers. «Classiquement, ce sont des directions financières qui ont besoin de financer des opérations de refinancements ou d’acquisitions en dollars qui ont recours à ce type d’émission, explique David Villedieu, responsable de l’origination obligataire pour les corporates en France chez BNP Paribas.Mais il est également fréquent que des entreprises choisissent ce mode de financement dans le but de diversifier leur base d’investisseurs, car elles ont des revenus importants en dollars et qu’elles souhaitent se financer dans la même monnaie. D’autres sociétés émettent aussi en dollars dans une optique d’arbitrage car elles comptent ensuite “swapper” en euros le montant émis afin de percevoir un gain sur le coût de financement.» Les récentes opérations en dollar sont la preuve que ce type d’émissions obligataires répond à différents enjeux pour les entreprises. «A l’automne dernier, Danone et Air liquide ont émis des titres en dollars car ils avaient besoin de cette monnaie pour financer leurs acquisitions d’entreprises américaines (respectivement WhiteWave Foods Company et Airgas), précise Gilles Endréo, associé chez White & Case. A l’inverse, Michelin en mai et Vinci en février ont eu recours à ce type d’opération dans le but de profiter d’une fenêtre de marché sur le dollar et ont échangé directement leurs dollars en euros.»