Malgré la dégradation du contexte économique, plusieurs entreprises françaises sont parvenues à boucler des émissions obligataires ces dernières semaines. Elles ont toutefois été confrontées à un renchérissement significatif de leurs coûts de financement. Ces derniers devraient continuer à évoluer à un niveau très élevé d’ici la fin de l’année.
Les entreprises françaises ont été les plus actives d’Europe sur le marché obligataire corporate euro depuis sa réouverture le 22 août dernier. Au total, cinq émetteurs tricolores ont bouclé des émissions : Autoroutes du Sud de la France (ASF), Danone, La Poste, Air Liquide et RCI Banque, pour un montant total de 4 milliards d’euros. Cette performance est d’autant plus notable qu’à fin juillet, après trois tours de vis et un premier relèvement monétaire opérés respectivement par la Fed et la Banque centrale européenne (BCE), peu d’observateurs auraient parié sur cette activité. « A compter de la deuxième semaine d’août, ces entreprises ont bénéficié d’une fenêtre de marché inopinée ouverte par des investisseurs plus ouverts au risque, indique Blaise Bourdy, responsable de l’origination marchés de capitaux de dette pour les entreprises en France, en Belgique et au Luxembourg chez Société Générale. Après la publication de l’inflation américaine de juillet – de 8,5 % –, moins élevée que celle de juin et que celle qui était anticipée, ceux-ci se sont effectivement mis à espérer un tassement progressif de la hausse des prix et un adoucissement de la politique monétaire de la Fed en dépit des signaux contraires envoyés par l’institution. »
Certaines de ces sociétés ont même réussi à obtenir des concessions significatives de la part des gérants et institutionnels. Ainsi, le financement de Danone, de 600 millions d’euros et d’une maturité de 10 ans, a été assorti d’une prime de...