« Pour l’instant, les masses de liquidités injectées par les banques centrales et les Etats limitent a priori une explosion des risques. »
Même si les banques françaises ont publié récemment des résultats 2020 en baisse, elles ont, jusqu’à présent du moins, assez bien surmonté la crise sanitaire. Quels enseignements en tirez-vous ?
Ces résultats sont avant tout corrélés au positionnement des banques en termes de métiers, car ces derniers ont été impactés de façon très différente par la crise. Certains ont très bien résisté comme les activités de taux au sein de la banque de financement et d’investissement (BFI), portées notamment par une forte activité sur le marché obligataire, ou la banque privée, les hauts revenus ayant été moins touchés.
D’autres métiers ont en revanche davantage souffert. La banque de détail a doublement pâti de la hausse massive de l’épargne, et notamment des dépôts à vue, qui a, d’une part, entraîné une baisse des découverts, l’un des produits les plus rentables en France, et, d’autre part, affecté la marge nette d’intérêts de par le replacement à taux négatif à la BCE. Dans les activités de marchés, le métier actions a beaucoup souffert. Des produits dérivés comme les options sont en effet construits en tenant compte des versements de dividendes, et comme ces derniers n’ont pas eu lieu l’année dernière, ces produits ont entraîné de lourdes pertes chez tous les acteurs. De son côté, l’asset management a également souffert de la baisse des marchés boursiers qui, en pesant sur les encours, a eu un impact négatif sur les revenus.
Dans ce contexte, un modèle bancaire se distingue-t-il particulièrement ?
En fait, si l’on se focalise sur les revenus, deux modèles ont bien résisté en France l’année dernière, bien qu’ils soient très différents : d’une part, celui de BNP Paribas, qui a choisi, depuis longtemps, d’être une banque très diversifiée, en termes...