Aux côtés des traditionnelles sociétés de projet qui vont lever de la dette pour construire des actifs, le financement des énergies renouvelables et de la transition énergétique prend depuis quelques années de nouvelles formes. Une tendance qui s’explique par des besoins d’investissement en hausse, mais pas seulement.
Jamais la France n’a consommé autant d’électricité verte. Selon le Baromètre 2024 publié par l’Observatoire des énergies renouvelables (Observ’ER), la part d’électricité produite à partir de sources naturelles (éolien, solaire, hydraulique, bioénergies) a atteint 29,9 %, un taux en progression de 2,6 points sur un an et de plus de 10 points par rapport à 2010. Les pouvoirs publics ayant arrêté un objectif de 35 % à horizon 2030, cette dynamique est appelée à se poursuivre. Mais pour y parvenir, le volume de projets de construction d’actifs, dont l’augmentation récente a déjà permis de faire bondir la production renouvelable annuelle hexagonale à 135,6 TWh (+ 22,8 % par rapport en un an et +53 % en 10 ans), devra continuer d’augmenter, ce qui va induire des investissements massifs.
Une inadéquation entre l’offre et la demande
Cela tombe bien. D’après les spécialistes du secteur, les voyants en matière de financements sont globalement au vert. « Corollaire de leurs nombreux engagements ESG, les banques disposent d’énormément de liquidités à allouer dans le secteur des énergies renouvelables (EnR) », relève Julien Vialade, partner au sein du BCG, dont l’avis est largement partagé. « Du côté des établissements bancaires, l’appétit ne cesse d’aller croissant », abonde en effet Prune des Roches, associée chez Andera Partners où elle a cofondé l’activité Andera Infra. Il en va également de même du côté des fonds d’infrastructures, dont l’argent collecté et non investi (poudre sèche, ou dry powder) avoisinait en juin dernier...