Si plusieurs milliards d’euros d’aides communautaires sont injectés chaque année dans l’économie nationale, nombreuses sont les entreprises françaises à ne pas les solliciter. En cause, le manque d’informations et la complexité des dispositifs.
Les entreprises françaises boudent-elles les subventions européennes ? A la lecture d’un rapport publié par le cabinet EY en mars dernier, intitulé «Financements européens, exploiter le potentiel», on ne peut répondre que par l’affirmative. Celui-ci dresse un constat sans appel : «Les financements européens restent insuffisamment mobilisés en France, (...) cela alors que 70 % des bénéficiaires mettent en avant l’impact structurant et durable de ces aides.»
Sur l’exercice budgétaire 2007-2013, les entreprises hexagonales ont sollicité moins de la moitié de l’enveloppe de 15 milliards d’euros allouée à la France par l’Union européenne dans le cadre des dispositifs de soutien hors politique agricole commune (PAC), le reliquat allant à d’autres bénéficiaires, tels que les collectivités, associations ou établissements publics, selon un connaisseur du dossier. S’il est prématuré de tirer des conclusions pour l’exercice budgétaire en cours, lequel ne prendra fin qu’en 2020, plusieurs données laissent néanmoins entrevoir un bis repetita à échéance. Ainsi, en Ile-de-France, à peine 60 % de la dotation de 120 millions d’euros alloués à la région auraient été sollicités à date, dont moins de la moitié par des entreprises, selon un membre du conseil régional. Même son de cloche pour le programme Horizon 2020 destiné au financement de la Recherche et de l’Innovation, objet d’un faible engouement de la part des corporates : à fin 2017, il n’en figurait que sept parmi les 100 premiers bénéficiaires hexagonaux du dispositif, qui captaient par ailleurs 80 % des fonds dédiés.