En cette période d’incertitudes sur l’avenir de la zone euro, à travers les relations tumultueuses entre la Grèce et les autorités européennes, la France reste sur sa trajectoire de «reprise», comme en attestent la plupart des indicateurs conjoncturels. Ainsi, l’indice PMI manufacturier a enfin repassé le seuil de 50 (synonyme d’expansion de l’activité) en juin (50,7), pour la première fois depuis treize mois, tandis que le PMI composite atteint un plus haut sur quarante-six mois, à 53,4.
Le climat des affaires se maintient au-dessus de sa moyenne historique (100) depuis le début de l’année pour les ventes au détail (106) et l’industrie manufacturière (100,5), tandis qu’il se redresse pour la construction (90,7) et les services (94,8). Les défaillances d’entreprises reculent, avec un nombre de faillites au deuxième trimestre le plus bas depuis 2008. Et les données disponibles sur les PME, qui représentent la moitié de la valeur ajoutée et deux tiers des emplois en France, indiquent une progression de l’activité depuis le début de l’année (chiffre d’affaires moyen par PME par jour en hausse de + 1,6 % en mai 2015 par rapport à mai 2014) et de l’emploi (sauf pour les TPE).
Une prudence persistante
Les feux demeurent donc au vert pour l’économie française en ce début de deuxième semestre, mais comme les mois précédents, les entreprises sondées restent prudentes face à cet environnement, conscientes que l’amélioration observée n’est pas synonyme de retour à la «normale» d’avant-crise. Cela se traduit ce mois-ci par un rebond des déceptions par rapport aux résultats prévisionnels (+ 13,7 points, à 31,9 %). Attention toutefois, cette forte variation est probablement liée à un effet de taille de l’échantillon, et nous anticipons un retour de la proportion de déceptions au niveau qui était le sien au cours des derniers mois, autour de 20 %. Les préoccupations font également apparaître des évolutions assez fortes : + 19,5 points pour le développement, - 13,3 pour la maîtrise des charges, + 6,1...