Malgré un environnement dégradé sur les fronts économique, financier et géopolitique, l’accès des entreprises aux diverses sources de financement reste ouvert, même s’il est plus contraint. Des banquiers jusqu’aux gérants d’actifs, en passant par les factors, les prêteurs se veulent rassurants pour les prochains mois, même si l’augmentation de leur coût du risque devrait les rendre toujours plus sélectifs.
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L’encours global de dette des entreprises françaises continue de tutoyer des sommets. Après avoir atteint un pic historique en mai dernier, à 2 041,3 milliards d’euros, celui-ci a certes légèrement reflué depuis selon les dernières statistiques de la Banque de France, à 2 025 milliards d’euros à la fin du mois d’août. En dépit de ce léger recul (- 0,07 %), les voyants restent cependant au vert sur le front des financements octroyés aux sociétés non financières, comme en témoigne la croissance ininterrompue des montants alloués chaque mois depuis janvier, comprise entre + 2 % et + 4,4 % en rythme annuel. « Les recherches de financement ne sont pas considérées comme faciles, sans pour autant être difficiles », confirme ainsi l’enquête du mois d’octobre de Rexecode et de l’Association française des trésoriers d’entreprise (AFTE) sur la trésorerie des ETI et des grands groupes, dont le constat est également partagé par la CPME, notamment.
Des bilans toujours solides
De prime abord, cette bonne dynamique de production de financements aux entreprises peut apparaître surprenante au regard d’une conjoncture sensiblement moins porteuse, caractérisée par la décélération de l’activité économique – le PIB domestique est attendu en croissance de + 0,9 % par l’Insee en 2023, contre + 2,5 % en 2022 et + 6,4 % en 2021 –, la persistance d’une inflation élevée – la Banque de France anticipe une hausse des prix de + 5,8 % sur l’ensemble de 2023 – ou encore l’envolée des cas de défauts de paiement – près de 40 000...