«Nous avons dorénavant le sentiment que les remarques des sociétés européennes sont mieux prises en compte par le Bureau international des normes comptables (IASB).»
Quel bilan dressez-vous de 10 ans de normes IFRS ?
Pour commencer, il faut rappeler que l’introduction des normes IFRS en 2005 a constitué une révolution pour les groupes français et européens. En consacrant l’avènement de la juste valeur dans leurs comptes, ce référentiel a en effet provoqué un changement radical de culture comptable sur le continent.
Dans la mesure où les entreprises adhérentes de l’APDC évoluent dans des secteurs différents, toutes ne partagent pas le même jugement sur les IFRS. Mais le constat général qui ressort de nos divers groupes de travail est plutôt positif. L’adoption d’un référentiel commun a permis, il est vrai, d’améliorer la comparabilité entre sociétés concurrentes par rapport à la situation antérieure.
De la même manière, le fait que l’ensemble des entités d’un même groupe utilisent des règles comptables identiques a simplifié en interne d’une part les processus comptables, d’autre part le pilotage de la performance. Les normes IFRS ne sont certes pas parfaites, mais elles ont au moins eu le mérite de permettre ces avancées.
Ce référentiel comptable est néanmoins souvent critiqué. Quels sont à vos yeux ses principaux défauts ?
Les critiques tiennent d’abord aux normes elles-mêmes, certaines d’entre elles pouvant être soit difficiles à comprendre, soit complexes à appliquer. C’est par exemple le cas du principe de juste valeur, qui conduit à intégrer dans la comptabilité des extrapolations et des hypothèses prospectives sur l’évolution de la valorisation des actifs, par exemple dans le cadre des «impairment tests». Ensuite, le fait que les IFRS visent avant tout à donner un cadre global, avec un...