Alors que la plupart des entreprises ont jusqu’au 31 mai pour verser la participation et l’intéressement à leurs salariés, une baisse des montants alloués est anticipée cette année, du fait des mauvais résultats financiers de 2020. Les spécialistes espèrent toutefois que les sociétés sauront profiter des outils à leur disposition pour maintenir leurs primes à leur niveau actuel.
Le 30 avril dernier, des salariés de Fnac Darty se rassemblaient devant le siège social du groupe pour réclamer de meilleures conditions de travail. Parmi leurs revendications, plusieurs fustigeaient des « niveaux d’intéressement et de participation indignes d’une enseigne comme la Fnac ». Quelques jours plus tôt, des employés de Castorama, cette fois, déploraient la baisse de leur intéressement. Des événements qui pourraient ne pas rester isolés dans les prochaines semaines. Alors que les entreprises qui clôturent leurs comptes au 31 décembre ont jusqu’au 31 mai prochain pour procéder au versement de l’épargne salariale, certains spécialistes anticipent en effet une diminution de 20 % des versements en intéressement et participation cette année. L’an dernier, 16 milliards d’euros avaient été versés en 2020, au titre de 2019, sur les dispositifs d’épargne salariale et retraite, un record selon l’Association française de gestion financière (AFG).
Une baisse mécanique
Certes, le nombre d’entreprises proposant un dispositif d’épargne salariale ne devrait pas vraiment évoluer. « D’une part, la participation demeure obligatoire pour les sociétés de plus de 50 salariés, remarque Nicolas Aubert, professeur agrégé des Universités, directeur du Cergam. D’autre part, si l’intéressement est quant à lui optionnel, il s’inscrit généralement dans le cadre d’un accord d’une durée de 1 à 3 ans, qui empêche les entreprises de le suspendre pendant cette période. » La baisse anticipée s’expliquerait donc surtout par...