Comme il l’avait déjà fait en 2017, Vinci vient d’émettre des obligations convertibles (OC) remboursables exclusivement en numéraire. Assorti d’une structuration plus complexe que des OC classiques en raison des options d’achat portant sur les actions du groupe souscrites pour couvrir son exposition économique en cas d’exercice des droits de conversion attachés aux titres, ce produit n’avait plus été utilisé sur le marché euro depuis sept ans.
Comme un air de déjà-vu. Mi-février, Vinci a annoncé avoir emprunté 400 millions d’euros à échéance 2030. Pour ce faire, le groupe a procédé à un placement d’obligations convertibles non dilutives, remboursables uniquement en numéraire. Un produit atypique dans l’univers equity-linked qu’il connaît bien puisqu’il y avait déjà eu recours en 2017 – après avoir levé 450 millions de dollars, il avait procédé à deux abondements (taps) successifs, portant ainsi la taille de la souche à 750 millions de dollars. Apparu quelques mois plus tôt, cet instrument avait suscité à cette période l’intérêt de nombreux grands groupes, notamment français (Carrefour, Michelin, TotalEnergies, LVMH, Valeo, Technip, etc.), avant ensuite de disparaître. La récente émission de Vinci est ainsi la première de ce type depuis sept ans sur le marché euro !
L'assurance d'un volant de liquidités permanent
Ce projet a commencé à se dessiner fin 2024, lorsque les équipes de Natixis CIB en ont soumis l’idée à la société. Bien que n’affichant pas de besoins imminents, celle-ci a d’emblée examiné cette opportunité. « La politique du groupe Vinci consiste à disposer en permanence d’un volant de liquidités conséquent (13,1 milliards d’euros de trésorerie nette gérée à fin 2024), ce qui permet de bénéficier de la latitude nécessaire pour saisir les fenêtres de marché les plus opportunes, témoigne Christophe Ferrer, directeur de la trésorerie et des financements du groupe. Dans ce cadre, nous assurons une veille continue des différents compartiments de marché dans le cadre d’un dialogue continu avec nos partenaires bancaires. »