Depuis le début de l’année, les montants levés par les entreprises françaises sous la forme de placements privés en France sont en net recul. Une tendance qui s’explique non seulement par la concurrence du marché allemand et des prêts bancaires, mais aussi par les besoins moindres manifestés par les nouveaux émetteurs.
Le marché français des placements privés repart de l’avant. Après un deuxième trimestre atone, plusieurs Euro-PP ont en effet été bouclés au cours des dernières semaines, parmi lesquels ceux d’émetteurs disposant d’une forte notoriété : Atos, Lactalis, le groupement des Mousquetaires (Intermarché), Pierre & Vacances-Center Parcs… Autant d’opérations qui ne suffisent toutefois pas à rattraper le retard accumulé depuis le début de l’année en termes de volumes. «Entre janvier et septembre, 2,5 milliards d’euros ont été levés par des entreprises françaises sur le marché Euro-PP, contre 4,3 milliards d’euros sur l’année 2015», signale Guy Silvestre, coresponsable du département global capital markets au sein de la Société Générale. Plus que la baisse annuelle de 20 % des fonds collectés, c’est le décalage par rapport aux ambitions initiales des spécialistes de ce produit qui se révèle saisissant : en 2012, ceux-ci anticipaient des volumes annuels de l’ordre de 6 à 8 milliards sur un horizon de cinq à six ans ! «Sur 2016, le constat est clairement décevant, admet l’un d’eux. Après une phase de lancement et de développement rapide de l’Euro-PP, on a le sentiment que l’effet de mode retombe un peu.»
Peu de nouveaux besoins à financer
Plus que ce phénomène de «mode», le ralentissement de l’activité semble avant tout s’expliquer par des facteurs conjoncturels. «Dans un contexte macroéconomique toujours morose, les besoins des entreprises pouvant faire figure de candidates à l’émission d’un Euro-PP restent limités, rappel...