Eurofins Scientic vient de réaliser coup sur coup deux augmentations de capital, l’une réservée, l’autre sous forme de placement privé. Un procédé atypique destiné à «deleverager» son bilan.
Eurofins Scientific a parfaitement su rebondir après son échec. En décembre dernier, le groupe de services d’analyses médicales et alimentaires (1,95 milliard d’euros de chiffre d’affaires en 2015) avait tenté de procéder à sa première augmentation de capital depuis quinze ans sous la forme d’un placement de bloc accéléré hors marché, afin de financer ses acquisitions. Insatisfaite des conditions alors proposées par les investisseurs, la société avait toutefois préféré annuler l’opération. De telles tentatives ratées laissent le plus souvent des traces. «Dans ce cas de figure, il est en effet très difficile de revenir rapidement sur le marché, l’image de l’émetteur étant durablement écornée», confirme un banquier. Pour autant, la déconvenue d’Eurofins Scientific ne l’a pas empêché de boucler début septembre, cette fois avec succès, un placement accéléré d’actions (accelerated book building, ou ABB) pour près de 300 millions d’euros. Une émission qui est intervenue moins de trois mois après… une première augmentation de capital de 200 millions d’euros, réservée à la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) !
Une dizaine d’acquisitions au moins chaque année
Cette combinaison d’opérations, qui portent sur 9 % du capital de l’entreprise, n’a pas manqué de surprendre les spécialistes actions. «Je n’ai aucun souvenir d’un groupe ayant réalisé coup sur coup deux opérations de haut de bilan, la pratique consistant plutôt à effectuer une seule augmentation de capital d’un montant supérieur», souligne l’un d’eux. En outre, le...