Dans un contexte marqué par une hausse de la sinistralité et le renforcement des tentatives de fraude, les entreprises françaises sont de plus en plus sujettes au risque d’impayés à l’export. Nombre d’entre elles continuent de recourir à des moyens de paiement non sécurisés alors que des outils pour se protéger existent.
Si le risque d’impayés à l’export n’est pas un phénomène récent, il devient de plus en plus préoccupant. Le dernier baromètre réalisé par Euler Hermes auprès de 938 entreprises françaises révèle que 59 % d’entre elles craignent ainsi l’incapacité de leurs clients à honorer leurs engagements en 2016, après 55 % en 2014 et 50 % en 2012. «Le risque d’impayés ne cesse de se renforcer et demeure la principale crainte des exportateurs français», souligne Guilherme Spadinger, directeur général d’Euler Hermes Sfac Direct.
Un risque multiple
Ce risque est tout d’abord lié à la difficulté d’accéder aux informations sur les entreprises situées à l’étranger afin de s’assurer qu’elles existent bien et qu’elles sont solvables. «Dans certains pays, même très proches, comme la Suisse, il reste compliqué d’obtenir des renseignements sur les entreprises locales», note Guilherme Spadinger. Lorsqu’il est possible de recueillir des données, celles-ci ne garantissent toutefois pas toujours une vision actuelle de la situation financière des sociétés. «Récemment, des entreprises se sont retrouvées confrontées à des impayés importants de la part de clients situés en Inde, car, comme dans beaucoup de pays, les éléments financiers les plus récents dataient de 2014 alors que la situation s’était bien dégradée depuis», raconte Christel Rougier, directeur de l’arbitrage Europe de l’Ouest et France chez Coface.
A cette problématique d’accès à l’information vient s’ajouter un risque accru de fraude. «Du fait de cette menace,...