En ne cessant de conquérir des parts de marché dans le domaine des financements d’entreprises, les fonds de dette privée concurrencent de plus en plus les banques. Une compétition que ces dernières n’hésitent pas à qualifier de déloyale.
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Il est vrai que ces deux catégories de prêteurs ne sont pas soumises aux mêmes contraintes prudentielles. « Les acteurs de la dette privée n’étant pas régulés, ils disposent, à la différence des banques qui sont astreintes à des obligations de capital réglementaire, de plus amples marges de manœuvre pour prendre part à des financements subordonnés, par exemple », souligne Laurent Morel, global head of financial sponsor coverage chez Société Générale CIB.
Cette situation n’empêche toutefois pas les établissements bancaires et les fonds d’investissement de travailler, parfois, main dans la main. C’est le cas dans des financements incluant des lignes bancaires et une tranche subordonnée apportée par un institutionnel. De même, des initiatives conjointes commencent à émerger, à l’image du « partenariat stratégique pour originer et distribuer des investissements de dette privée » annoncé le 11 septembre dernier par Société Générale et Brookfield Asset Management.
«Notre activité de financement des fonds de dette s’est considérablement développée depuis quelques années»
Selon certains banquiers, de telles alliances peuvent leur permettre de continuer d’accompagner leurs clients, tout en limitant l’emploi de ressources bilantielles. La montée en puissance des fonds de dette privée leur offre également de nouvelles sources de revenus. « Notre activité de financement des fonds de dette s’est considérablement développée depuis quelques années », prévient Laurent Morel. Du côté des entreprises emprunteuses, la mise en place de financements non bancaires peut impliquer, de l’aveu des...