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Entreprise & finance

Gestion de trésorerie : les défis de l’année 2024

Publié le 23 février 2024 à 12h02

Arnaud Lefebvre    Temps de lecture 17 minutes

Entre les incertitudes entourant l’évolution des taux d’intérêt, le regain de volatilité de certaines devises ou encore la recrudescence des tentatives de fraude et d’attaques cyber, la prudence domine au sein des directions financement et trésorerie. Même si cet environnement incite leurs responsables à se focaliser avant tout sur la gestion des risques, cela n’empêche toutefois pas certains professionnels de continuer d’innover, comme en témoigne leur intérêt croissant pour l’intelligence artificielle et les cryptomonnaies.  

Points clés

  • La dégradation des BFR et le renchérissement récent des frais financiers plaident pour une meilleure utilisation du cash existant ;
  • La baisse attendue des taux d’intérêt milite pour une gestion plus active du mix de dette à taux fixe et à taux variable ; 
  • De nombreuses directions financement et trésorerie prévoient de moderniser leurs outils IT et d’auditer leurs process de remontée d’informations.

Comme un parfum de fin de Guerre froide. Anticipant l’accélération de l’effondrement de l’URSS à la suite de la chute du Mur de Berlin, l’armée américaine s’inquiétait, dès novembre 1989, de l’entrée dans une nouvelle ère, baptisée « VUCA ». Un acronyme inventé pour qualifier un environnement rempli de volatilité (Volatility), d’incertitude (Uncertainty), de complexité (Complexity) et d’ambiguïté (Ambiguity). Vingt-cinq ans plus tard, le contexte géopolitique et économique a bien changé, mais c’est bien cette notion de monde « VUCA » qui vient d’emblée à l’esprit de plusieurs directeurs du financement et de la trésorerie pour désigner la configuration actuelle. Dans ses vœux à la profession adressés par vidéo le mois dernier, le président de l’Association française des trésoriers d’entreprise (AFTE), Daniel Biarneix, a d’ailleurs tenu un discours dénué… d’ambiguïté. « Les trésoriers devront faire face à des risques de marché », a-t-il insisté, avant d’ajouter qu’ils devront « muscler leur réactivité face à un environnement volatil ».

Un rôle plus central

Les risques identifiés pour 2024 ne sont certes pas nouveaux, mais ils ont gagné en acuité : multiplication des tensions géopolitiques (Ukraine, Bande de Gaza, Corée du Nord, Chine-Taïwan, etc.) et succession de scrutins électoraux (élections européennes, Etats-Unis, Brésil, Mexique, Inde, Russie…) appelées à exacerber la volatilité sur les marchés financiers, notamment de changes ; envolée ininterrompue des cas de fraude externe comme interne ;...

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