L’AMF a rappelé au marché le 4 septembre les règles de l’information financière et des ventes à découvert. Si son nom n’est cité à aucun moment, ce sont bien les mésaventures boursières de Casino qui sont à l’origine de cette communication. Où en est le dossier ?
Le 31 août dernier, le titre Casino a chuté de plus de 10 %. Une nouvelle dégringolade consécutive aux inquiétudes liées à l’endettement du groupe ravivées par un tweet. Celui du fonds activiste américain Muddy Waters créé par Carson Block, qui a révélé qu’une des filiales qui consolide la trésorerie du groupe, Casino Finance, n’avait pas publié ses comptes sociaux au greffe du tribunal de commerce, lien vers le greffe à l’appui. La publication des comptes sociaux n’intéresse guère en principe les investisseurs. Ce tweet n’aurait donc eu aucun retentissement s’il n’avait émané du très influent Carson Block, écouté par les marchés depuis qu’il a débusqué quelques scandales financiers retentissants, dont celui du groupe chinois Sino-Forest en 2011. Or, il se trouve que Muddy Waters vise depuis quelques années les sociétés européennes et s’en est pris en 2015 au groupe Casino. Il affirme à l’époque que le poids de la dette du groupe est trop élevé, de même que son taux de remboursement, et critique également une gouvernance qu’il qualifie d’opaque. Conclusion de l’analyse : l’action ne vaut pas 49 euros (cours de l’époque) mais 6,91.
Manquement d’initié
Mais le groupe Casino n’entend pas se laisser faire. Estimant que les informations livrées au marché par l’investisseur américain sont fausses, il saisit l’AMF. Car celui qui se définit comme un justicier dénonçant les patrons de grands groupes présentés comme nécessairement fraudeurs est aussi un spécialiste de la vente à découvert. Un mélange des...