Même si l’homogénéisation des règles comptables a permis de simplifier la comparaison entre sociétés cotées, la complexité de certaines normes IFRS et leurs conséquences parfois contre-intuitives dans les états financiers des groupes restent critiquées.
«Les IFRS ne m’intéressent absolument pas. Depuis plus de vingt ans, je me base sur la même série d’indicateurs (résultat opérationnel courant, marge opérationnelle, free cash-flows, dette nette…), qui ne sont pas “normés”. Et je ne m’en porte pas plus mal !» De fait, ce gérant actions français enregistre depuis des années de solides performances sur son fonds, qui affiche près de 15 % d’augmentation annuelle moyenne.
Certes, l’avis de cet investisseur n’est pas pleinement partagé par les analystes. Pour la majorité d’entre eux, l’introduction des normes IFRS s’est en effet traduite par des avancées positives.«L’objectif initial des IFRS consistait à homogénéiser les règles comptables appliquées par les entreprises afin d’améliorer la comparabilité des états financiers, rappelle Marie-Pierre Peillon, directrice de la recherche chez Groupama Asset Management. Pour l’ensemble de nos analystes, le but recherché a été atteint, quel que soit le secteur d’activité.»Mais au-delà du constat très général, les critiques autour de ce référentiel comptable restent nombreuses. Elles concernent d’abord les effets indésirables induits par quelques règles. «Certaines d’entre elles ont en effet contribué à introduire de la volatilité dans les comptes, ce qui tend à compliquer notre tâche, déplore Marie-Pierre Peillon. Par exemple, la notion de “résultat exceptionnel” a été supprimée par les normes IFRS, qui imposent désormais d’i...