L’Institut de France, qui réunit les cinq Académies (française, des inscriptions et belles-lettres, des sciences, des beaux-arts, des sciences morales et politiques), commence à intervenir de manière plus visible sur les questions liées au climat. En quoi est-il important de vous manifester publiquement sur ces sujets ?
Il faut rappeler d’abord que la vocation de l’Institut est d’être un observateur du monde, capable de prendre du recul pour analyser ce qui agite la société, sur le plan intellectuel, mais pas seulement. Depuis sa création en 1795, l’Institut a pour mission de prendre part à tous les grands débats publics, auxquels il contribue en s’appuyant sur les compétences très diverses de ses 470 membres. Il est donc tout naturel qu’il s’intéresse aux problématiques d’environnement, de réchauffement climatique, de développement durable. Ce sont aujourd’hui des enjeux essentiels. Beaucoup de membres de nos Académies travaillent sur ces sujets : à l’Académie des sciences, bien sûr, qui réunit des physiciens, des géologues, des spécialistes du climat, mais aussi à l’Académie des sciences morales et politiques, où siègent d’éminents économistes et géographes. Dans cette Académie, ces sujets sont très présents et ce depuis longtemps, car ils sont liés à la gouvernance mondiale, tant économique que politique. Les questions d’environnement sont, par nature, transversales. L’Institut est capable de faire travailler ensemble des scientifiques et des philosophes, des climatologues et des diplomates ou des industriels, par exemple. Enfin, l’Institut abrite plus de 200 fondations, qui évoluent comme la société, et qui se saisissent de plus en plus de ces questions.