Six mois après l’entrée en vigueur d’un règlement européen abaissant plusieurs plafonds des taux d’interchange, seulement une partie des entreprises françaises ont constaté une diminution de leurs frais bancaires. Pour certaines, ces derniers ont même augmenté !
Le 9 décembre dernier, l’entrée en vigueur d’une nouvelle législation européenne modifiait les règles en matière de taux d’interchange, ces frais que les banques se facturent entre elles lorsque leurs clients effectuent des paiements par carte bancaire vers un compte domicilié dans un autre établissement. Parmi les principales évolutions, le plafond de ces taux est passé de 0,28 % du montant des transactions à 0,20 % pour les cartes de débit et à 0,23 % pour les cartes «universelles», c’est-à-dire qui n’ont pas encore été identifiées comme étant de débit ou de crédit (ce qui devra avoir été fait d’ici au 9 décembre 2016). Alors qu’une répercussion de la baisse de ces tarifs auprès des entreprises était attendue, le compte n’y est pas vraiment.
Certes, certaines sociétés en ont profité. «Un peu plus de la moitié des 31 groupes que nous avons interrogés à ce sujet ont constaté une baisse de leurs frais bancaires au cours des derniers mois, confie Alexandre Bousquenaud, head of treasury and cash management chez Redbridge DTA. Une partie d’entre eux ont obtenu des remises atteignant plus de 20 %, ce qui va leur permettre d’économiser plusieurs centaines de milliers d’euros par an.» Toutefois, cette démarche n’est en rien systématique. «Ce n’est qu’après avoir pris l’initiative de renégocier nos conditions tarifaires avec nos partenaires bancaires que nous avons pu bénéficier d’un abaissement de nos frais transactionnels», souligne le directeur financier d’une entreprise d’e-commerce.