En vingt ans, le nombre de sociétés cotées en Bourse a sensiblement reculé dans la plupart des pays, dont la France. Entre la chute graduelle des taux d’intérêt, qui favorise le recours à l’endettement, la volatilité croissante observée sur les marchés publics et la concurrence exacerbée du private equity, beaucoup d’entreprises considèrent que la cotation procure davantage de contraintes que d’avantages. Toutefois, de nouveaux profils d’émetteurs pourraient renverser la tendance.
C’est un cru 2021 à première vue exceptionnel que la Bourse parisienne s’apprête à boucler. « Après avoir enregistré 21 introductions en 2019, puis 23 en 2020, nous allons cette année dépasser la soixantaine de cotations à Paris, se réjouit Anthony Attia, global head of primary markets and post trade d’Euronext. Cette performance nous ramène au-dessus des niveaux de 2014 et de 2015 qui, avec respectivement 55 et 53 cotations, constituaient les deux exercices records dans ce domaine. » Malgré les tentatives avortées de PHE en juin (Autodistribution, Oscaro, etc.) et d’Icade Santé en octobre, des émetteurs très attendus sont ainsi venus garnir les rangs de la place parisienne ces derniers mois, à l’instar de Believe (streaming musical), OVHcloud, Aramis Group (ventes de véhicules d’occasion en ligne) ou encore Antin Infrastructure Partners (capital-investissement), mais aussi de plusieurs SPAC, ces coquilles vides destinées à collecter de l’argent en vue de réaliser des acquisitions (voir encadré p.15). Au total, près de 4 milliards d’euros ont été levés par l’ensemble de ces émetteurs dans le cadre de leur « initial public offering », ou IPO.
«L’attrition de la cote française s’inscrit avant tout dans un phénomène de long terme, qui n’épargne quasiment aucune grande place boursière internationale.»
L’inquiétude de l’AMF
Voilà le bilan… côté pile. Car, côté face, 2021 aura également été marquée par une tendance bien moins réjouissante. Une vingtaine de sorties de la cote ont en effet été effectuées ou annoncées, et non des moindres en termes de capitalisation et/ou de renommée : Natixis (capitalisation de 12,6 milliards d’euros), Iliad (10,8 milliards...