Les entreprises restent confrontées à des délais de paiement qui restent longs et à des accès aux financements restrictifs. Pour optimiser leurs démarches en la matière, elles tendent à anticiper sur leurs procédures de recouvrement de créances et à intégrer davantage la notion de risque dans leurs relances.
Alors que le cash leur fait encore souvent défaut, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à s’appuyer sur le crédit inter-entreprise pour financer leur besoin en fonds de roulement. Une tendance liée aux difficultés qu’elles rencontrent pour accéder aux financements bancaires, notamment en raison des contraintes réglementaires auxquelles les établissements financiers sont soumis. Or cette démarche a pour principale conséquence de peser sur les délais de paiement et, par effet domino, d’accentuer le risque de défaillance des entreprises.
Selon Altares, les entreprises françaises payaient en moyenne avec 12 jours de retard au premier trimestre 2014. Sur cette période, un clivage apparaît néanmoins entre le pourcentage d’entreprises qui règlent leurs créances dans les délais, plutôt en baisse, et celles qui paient avec de longs retards, plutôt en hausse. «Le point de rupture en la matière est à trente jours, précise à ce sujet Thierry Millon, responsable des études chez Altares-D&B. Une entreprise qui règle ses créances trente jours après échéance a six fois plus de risques de déposer le bilan qu’une entreprise qui paie dans les temps». Pour financer leur besoin en fonds de roulement sans trop tirer sur les délais de paiement, certaines entreprises, y compris des TPE et des PME, tendent à réinventer leur modèle de gouvernance, notamment en termes de gestion du poste client, de manière à instaurer au sein de leur organisation une véritable culture cash. Les processus de...