Le Baromètre risques pays et sectoriels que vient de publier Coface pour le deuxième trimestre 2019 dépeint un environnement macroéconomique dégradé au niveau mondial, ce qui vous a conduit à réviser à la baisse la note de plusieurs secteurs et pays, dont l’Allemagne. Cette situation est-elle la conséquence directe de la guerre commerciale en cours entre les Etats-Unis et la Chine ?
Lors du premier semestre, nous avons constaté un recul du commerce mondial qui devrait, selon nos prévisions, aboutir à une baisse en volume de ce dernier de l’ordre de - 0,7 % en 2019. Les enquêtes réalisées auprès des dirigeants d’entreprises dans les principales zones géographiques sont formelles : les tensions commerciales pèsent incontestablement sur la confiance. Elles affectent surtout l’activité manufacturière, en particulier le secteur automobile qui faisait déjà face à de nombreux défis (évolution des préférences des consommateurs pour des véhicules plus propres…). L’Allemagne symbolise à elle seule ces difficultés : la production automobile y est passée d’une croissance positive de 5 % sur un an en février 2017 à une croissance négative de - 12 % sur un an au printemps 2019. De quoi provoquer un réel essoufflement de son économie, qui devrait croître de 0,8 % seulement cette année contre 1,5 % l’an dernier. Dans ce contexte, la progression du PIB mondial devrait ralentir de 3,1 % à 2,7 % en 2019. Ce sera la première fois, depuis 2016, que ce mouvement de décélération va concerner simultanément les Etats-Unis, l’Asie et l’Europe. Pour cette raison, nous avons été amenés à déclasser la note de certains pays, parmi lesquels l’Allemagne et l’Autriche.