Alors que les programmes de rachat d’actions se multiplient, les entreprises sont de plus en plus nombreuses à confier l’exécution de ces derniers à des banques. Une pratique qui leur permet notamment d’optimiser les conditions financières de l’opération.
En 2016, les rachats d’actions opérés par les groupes du SBF 120 avaient atteint un plus haut de neuf ans en valeur, à près de 15 milliards d’euros. Depuis, la dynamique n’est pas retombée. «Lors du premier semestre, 6 milliards d’euros de titres ont déjà été rachetés selon nos calculs, signale Cédric Richard, responsable du corporate broking et de la syndication actions chez Natixis. A ce rythme, la barre des 10 milliards d’euros pourrait être de nouveau franchie sur l’ensemble de 2017.» Lors du premier semestre, Axa, Safran, LafargeHolcim, Saint-Gobain ou encore Ipsen ont ainsi réalisé ce type d’opération.
Une protection contre la directive abus de marché
Cette tendance en masque une autre. Alors que les entreprises avaient auparavant l’habitude de passer leurs ordres en direct, leurs pratiques en la matière évoluent. «Dorénavant, l’exécution de la majorité des programmes de rachat d’actions est en effet confiée sous forme de mandat à un prestataire de services d’investissement indépendant, constate Cédric Richard. Rendue plus sécurisée juridiquement à partir de 2004 grâce à la première directive Abus de marché, cette pratique n’a pas cessé de se développer, et s’est même accélérée depuis juillet 2016.» Ce phénomène s’explique en partie par le durcissement de cette réglementation sur les abus de marché (MAR 2). Si un groupe passe ses ordres d’achat en direct, il doit s’assurer qu’il ne détient pas à ce moment précis une information privilégiée dont la publication ultérieure est susceptible d’affecter le cours boursier, sous...