Encore confidentielle il y a une dizaine années, la dette unitranche s’est depuis imposée comme une source de financement incontournable dans les opérations de LBO et certaines de M&A. Même si la hausse des taux et l’environnement macroéconomique moins porteur pèsent sur les modalités d’octroi, l’abondance de liquidités détenues par les fonds spécialisés devrait continuer de soutenir l’activité.
Entré en négociations exclusives avec le fonds de capital-investissement belge Cobepa mi-avril en vue d’acquérir le groupe français de conseil en ingénierie Scalian, Wendel a décidé de mettre en place une dette unitranche pour financer cette transaction. Afin de s’acquitter du rachat de l’entreprise américaine Analytical Instruments, le fabricant hexagonal de solutions de mesure de pointe pour les industries et les laboratoires Envea a opté pour le même choix, début mai. Tout comme le concepteur de capteurs électro-optiques Photonis, en passe de mettre la main sur la société allemande ProxiVision.
Le marché du private equity moins actif
Alors que les exemples d’opérations impliquant un recours à cet instrument financier se succèdent, la dynamique n’est pas nouvelle. D’après les statistiques publiées récemment par France Invest, 125 transactions de cette nature ont en effet été recensées en 2022, pour un montant total de 9,15 milliards d’euros. Mix d’une ligne de prêt de rang senior et d’une ligne de rang subordonné (comme la dette mezzanine), et remboursable intégralement à échéance (in fine), l’unitranche a ainsi représenté la moitié des financements apportés sous la forme de dette privée l’an dernier. En 2021, ce produit avait déjà servi à financer 96 transactions, pour un volume global de 7,7 milliards d’euros. Cette montée en puissance se confirmera-t-elle en 2023 ? Même si les gérants des fonds de dette privée font état, au cours de ce premier semestre, d’un flot toujours très soutenu de sollicitations, certains reconnaissent que les montants accordés s’inscrivent en recul, plus ou moins marqué.