Face à une distribution de crédits extrêmement soutenue depuis de nombreux mois, le Haut comité de stabilité financière (HCSF) a décidé la semaine dernière de renforcer les exigences de fonds propres que les banques françaises doivent mobiliser face aux prêts qu’elles octroient. Activé en juin dernier, le « coussin de fonds propres bancaires contracyclique » a ainsi été relevé de 0,25 % à 0,5 %, amenant la Fédération bancaire française à dénoncer une « mesure visant à limiter le développement du crédit en France ». Partagez-vous l’opinion de la FBF ?
De prime abord, la mise en place du «coussin de fonds propres bancaires contracyclique» puis son relèvement peuvent sembler surprenants au regard de la politique monétaire suivie par la BCE. L’un des objectifs des mesures accommodantes mises en œuvre depuis plusieurs années par l’institution de Francfort (programme de rachat d’actifs et opérations ciblées de refinancement de long terme) consiste en effet à inciter les banques à prêter davantage au secteur privé. D’ailleurs, si les établissements bancaires ne le font pas, ils s’en trouvent pénalisés, puisque leurs dépôts auprès de la BCE se font à un taux négatif de - 0,40 %. Pour autant, l’instauration d’un tel coussin semble constituer une bonne décision au regard de la forte croissance de l’endettement privé depuis de nombreux mois en France – entre 5 et 6 %, soit un rythme nettement supérieur à la croissance du PIB –, ce qui n’est pas tenable dans le temps. Il s’agit de...