Le gouvernement souhaite étendre le décret Montebourg à de nouveaux secteurs stratégiques. Ce souci de l’exécutif de protéger ses intérêts nationaux en matière économique répond à une vraie tendance de fond.
«Chacun peut comprendre, que ce soit en Chine ou ailleurs, que si des investisseurs ne viennent que pour avoir accès aux meilleures technologies sans que cela ne profite à la France ou aux pays européens, ils ne sont pas les bienvenus», prévenait, début janvier, Bruno Le Maire, en marge du déplacement d’Emmanuel Macron en Chine. Le 16 février dernier, dans une usine de L’Oréal, dont le capital est actuellement fragilisé par les incertitudes concernant la participation de Nestlé, c’était au tour d’Edouard Philippe d’enfoncer le clou : «Nous ne devons pas être naïfs mais vigilants pour l’ensemble des entreprises qui comptent pour la France.»
Dans cette perspective, le Premier ministre a déclaré vouloir étendre le champ d’application du décret Montebourg. Celui-ci permet déjà à l’Etat de bloquer l’acquisition par des acteurs étrangers de sociétés évoluant dans des secteurs d’activité considérés comme stratégiques (voir encadré). L’intelligence artificielle, le stockage des données numériques, les nanotechnologies, le spatial et les infrastructures financières, domaines dans lesquels la France compte de nombreuses pépites qui font l’objet d’un intérêt croissant en dehors des frontières et notamment en Chine, pourraient ainsi entrer dans le périmètre de ce décret.
Cette déclaration d’Edouard Philippe peut sembler contradictoire au moment où la France veut convaincre les multinationales d’investir dans l’Hexagone, comme en témoigne notamment le sommet «Choose France», organisé par le...