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Ludovic Martin, économiste, Crédit Agricole SA

«La hausse continue de l’endettement des entreprises françaises ne soulève pas d’inquiétudes particulières à ce stade.»

Publié le 1 septembre 2017 à 17h53

Arnaud Lefebvre

L’endettement des sociétés non financières françaises a atteint, selon les dernières statistiques de la Banque de France, un plus haut historique. S’agit-il d’une tendance européenne ?

Sur ce point, la France se distingue à double titre. D’abord, les entreprises domestiques affichaient à la fin du premier trimestre 2017 un taux d’endettement moyen rapporté à leur valeur ajoutée de 135 %, supérieur à la moyenne de la zone euro qui avoisine 120 %. En outre, la dynamique observée dans l’Hexagone est singulière. En augmentation de près de 40 points en 20 ans, ce ratio a progressé de manière continue et assez marquée depuis 2006. Dans les autres pays européens, cet indicateur est depuis le début de la crise soit stable, comme en Italie et en Allemagne, soit en baisse, comme en Espagne.

Ce constat est-il préoccupant ?

Il incite à la vigilance, mais il ne soulève pas d’inquiétudes particulières à ce stade, et ce pour plusieurs raisons. Si l’on reste focalisé sur le taux d’endettement rapporté à la valeur ajoutée, on remarque en effet que la tendance haussière des cinq dernières années concerne principalement les entreprises de grande taille, dont le ratio d’endettement est passé de 109 % en 2006 à 145 % en 2015. Reflétant un recours plus marqué à la dette de marché, cette évolution traduit en grande partie la volonté de cette catégorie d’emprunteurs de profiter de conditions de financement extrêmement attractives. Pour leur part, les ETI ont vu ce ratio se stabiliser depuis 2012 (autour de 110 %), tandis que le ratio a peu augmenté pour les PME et tend même à se réduire depuis 2011.

Ensuite, l’analyse d’autres indicateurs offre une lecture différente de la situation d’ensemble. Par exemple, toutes...

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