Deux années auront été nécessaires à la biotech lyonnaise Erytech, spécialiste des thérapies innovantes anticancéreuses, pour mener à terme son introduction sur le Nasdaq. Dernière IPO en date d’une entreprise française sur une Bourse américaine, l’opération a été jalonnée de revirements et de défis humains, juridiques et organisationnels, dont certains perdurent aujourd’hui.
En novembre dernier, la biotech lyonnaise Erytech a mené à bien son introduction sur le Nasdaq, et rejoint par là même d’autres entreprises françaises comme Criteo (2013), DBV Technologies (2014) ou Talend (2016) à la Bourse américaine des valeurs technologiques. L’aboutissement d’un cheminement de longue haleine pour le concepteur de thérapies innovantes anticancéreuses. Et pour cause : la société avait annoncé publiquement son intention de recourir à une cotation sur cette place dès… juin 2015 !
Cotée depuis 2013 sur Euronext Growth, Erytech entendait financer via ce double listing de nouvelles études cliniques et l’ouverture d’un site de production aux Etats-Unis. «Nous souhaitions nous tourner vers des investisseurs institutionnels disposant d’une réelle connaissance des jeunes entreprises de la santé, capables de verser des tickets de plusieurs dizaines de millions d’euros et de faire preuve d’une aversion au risque relativement faible, indique Eric Soyer, directeur financier et des opérations. Le Nasdaq, marché boursier plus dynamique et plus liquide que la plupart des places européennes, était l’endroit tout indiqué pour réaliser cette levée de fonds.»
Dès cette époque, la société forme l’équipe dédiée au projet, composée du directeur financier, du responsable du contrôle financier, du directeur juridique et d’un juriste. Confrontée rapidement à un manque de ressources en interne, elle s’alloue les services d’un consultant extérieur spécialiste des émissions de titres de...