Le rapport Rocher qui vient d’être remis à Bercy dresse un premier bilan de l’utilisation de la « raison d’être » et de la qualité de « société à mission », notions introduites par la loi Pacte du 22 mai 2019. Les entreprises ont-elles joué le jeu ?
On constate que cette utilisation reste encore relativement marginale. Si elle progresse, nous n’avons pas assisté, comme le souligne le rapport Rocher, à un grand basculement de la part des entreprises, notamment des plus grandes. Parmi les sociétés du SBF 120, une seule est labellisée « à mission » (Danone, cas unique au sein du CAC 40). Sur l’ensemble des sociétés cotées, quatre sont à mission. Au total, on dénombrait, à juin 2021, 206 sociétés à mission, sur les millions que compte notre pays. 70 % d’entre elles sont des entreprises de moins de 50 salariés, relativement jeunes, largement parisiennes et opérant dans le secteur des services. La chose est plus répandue en ce qui concerne la raison d’être, adoptée statutairement (15) ou non (55) par environ 70 sociétés faisant partie du SBF 120.
Ce timide résultat ne signifie pas que les entreprises ne se sentent pas concernées par les sujets RSE. Ce qui frappe est peut-être le niveau d’ignorance, en dépit de leur médiatisation. Un sondage, diligenté par le ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance de juin dernier auprès de 600 entreprises, montre que 58 % des dirigeants n’ont jamais entendu parler de RSE et seuls 15 % savent précisément de quoi il s’agit.
Au-delà de la...